Episode un. Fruhinsholz, la création.
« La Tonnellerie Marchive bénéficie d’une expertise et d’une expérience uniques, transmises de génération en génération, dans la fabrication de grands contenants depuis le milieu du 19e siècle grâce à son rapprochement avec la Tonnellerie Fruhinshlolz. L’histoire de Marchive – Fruhinsholz™ symbolise ainsi l’union de deux tonnelleries d’exception qui perpétuent des savoir-faire séculaires inestimables. »
En 1849 ou 1850, Charles Fruhinsholz (1812-1889) établit les fondations d’une tonnellerie à Schiltigheim, dans le Bas-Rhin. Cette entreprise prospère sera dirigée par son fils, Adolphe Fruhinsholz (1845-1938), ainsi que par ses deux frères, Charles (1847-1911) et Auguste (1849-1924). Dès 1866, l’entreprise adopte déjà des « machines-outils mues par la vapeur », témoignant ainsi de son engagement précoce envers la modernisation et l’efficacité dans la production. Peu après la Guerre franco-allemande de 1870-1871 et l’annexion de l’Alsace- Lorraine, une nouvelle tonnellerie voit le jour à Bayon, en Meurthe-et-Moselle, en 1872.
Pendant ce temps, l’usine originale en Alsace poursuit ses activités. Cette nouvelle filiale, connue sous le nom de « Fruhinsholz Frères », est probablement créée en raison de la proximité des brasseries importantes situées à Tantonville, Charmes ou Vézelise. Cette expansion stratégique permet à l’entreprise de mieux répondre aux besoins de ses clients brassicoles. Une décennie plus tard, l’entreprise de Bayon, dirigée par le plus jeune des fils, Auguste, connaît un développement impressionnant. Avec cinquante employés à son actif, elle devient le principal fournisseur des brasseries régionales. Cette croissance rapide témoigne de la réputation solide et de la qualité des produits offerts par Fruhinsholz Frères, renforçant ainsi sa position dominante sur le marché régional. L’histoire de la tonnellerie Fruhinsholz illustre non seulement la persévérance et la vision entrepreneuriale de la famille, mais aussi son adaptation aux évolutions économiques et politiques de son époque. Grâce à son engagement envers l’innovation et la qualité, l’entreprise a su prospérer malgré les défis et les changements qui ont jalonné son parcours.
En 1881-1882, l’usine de Bayon connaît un nouveau chapitre de son histoire avec son transfert à Nancy, en Meurthe-et-Moselle. Installée sur un territoire précédemment occupé par une scierie dans l’ancien faubourg Saint-Georges, sur l’actuelle avenue du XXe Corps au numéro 68, l’usine trouve ainsi un nouvel emplacement stratégique. Nichée entre la Meurthe, un bras de décharge de la Meurthe, la rue du Faubourg Saint-Georges et de vastes prairies encore préservées par l’urbanisme rampant de l’époque, cette localisation offre un espace propice au développement et à l’expansion de l’entreprise. Hubert Fruhinsholz, arrière-petit-fils d’Adolphe Fruhinsholz, apporte des éclaircissements précieux dans un document interne. Il souligne que dès le début, des relations étroites se tissent entre les nouveaux arrivants et l’usine de constructions mécaniques du centralien Lanique et de son associé, le père Liébaut, technicien de valeur. Ces relations vont bien au-delà du simple échange commercial, évoluant rapidement vers une amitié solide et durable.
Pour les Fruhinsholz, ce déménagement représente bien plus qu’un simple transfert d’usine. Il s’agit d’un nouveau départ, marqué par une volonté de modernisation et de perfectionnement de leur machinerie et de leur outillage. Sous l’impulsion de Liébaut, les Fruhinsholz s’engagent dans une dynamique d’innovation et d’amélioration continue, renforçant ainsi leur position de leader dans le domaine de la tonnellerie. Cette collaboration fructueuse entre les Fruhinsholz et leurs partenaires techniques témoigne de l’esprit pionnier et de l’ouverture d’esprit qui ont caractérisé l’entreprise tout au long de son histoire. En s’appuyant sur des relations étroites et une volonté commune d’excellence, l’usine de Nancy s’impose rapidement comme un acteur majeur dans le secteur de la construction mécanique, contribuant ainsi au rayonnement industriel de la région.